geladas

GELADAS – Patrice et Véronique Quillard

L’exposition

Le gelada ou singe lion (Theropithecus gelada, ordre des primates, famille des Cercopithécidés) est le seul représentant du genre Theropithecus. Vivant uniquement au nord de l’Ethiopie dans les Monts Simien, son territoire, de plus en plus réduit, est menacé par la pression humaine (élevage et steppes herbeuses surexploitées). Ce primate est endémique des prairies herbeuses et des escarpements des hauts plateaux éthiopiens entre 1800 et 4000 mètres d’altitude.
Les populations sont en décroissance et il est classé vulnérable par l’IUCN (la population de Theropithecus gelada gelada est estimée à 5000 individus dans le PN et 2000 dans les zones tampons).
La principale menace est celle de la réduction de son habitat à cause de la pression humaine. En effet, de très nombreux animaux domestiques sont présents dans le PN : bovins et ovins, mais aussi animaux de trait et de bats comme les ânes et les chevaux. Plus de 15000 personnes y vivent. L’expansion agricole (cultures et pastoralisme) a fait apparaître des steppes herbeuses surexploitées et prive le primate de ses territoires nourriciers. Les dégâts que les espèces domestiques font en marchant et en mangeant appauvrissent la diversité végétale, d’où une érosion des sols par le vent et la pluie. De même, les forêts de montagne sont menacées par la surexploitation forestière.

J’ai pu longuement observer puis photographier les geladas, dont le comportement m’a beaucoup ému. Ils vivent en petits groupes composés d’un mâle, de plusieurs femelles et de leur progéniture. Parfois plusieurs groupes fusionnent temporairement jusqu’à former des hordes de plusieurs centaines de primates. Essentiellement herbivores et granivores, ils passent l’essentiel de leur journée à la recherche de nourriture, pratiquant le toilettage et le renforcement des liens sociaux en fin d’après-midi. Vocalisations, mimiques et gestuelles diverses tiennent une grande place dans leurs échanges. Les jeunes mâles sans femelles se rassemblent en groupes de célibataires et évoluent en marge du groupe, mettant au point des stratégies pour occuper la place enviée à la tête d’un harem soit en essayant de chasser le mâle dominant, soit en nouant des relations avec des jeunes femelles qu’ils détachent du groupe pour en créer un nouveau. De nombreuses heures d’observation m’ont permis d’être témoin de comportements et de scènes de vie exceptionnels, comme les coalitions d’amitiés entre femelles ou le rapt de nouveaux-nés.

J’ai choisi de réaliser des portraits intimistes, en cherchant à communiquer l’expression des regards et les émotions qui m’ont fasciné chez ces singes aux interactions sociales complexes. Le choix du N&B s’est tout de suite imposé à moi pour mettre en évidence le plus fidèlement possible leur
sensibilité et leur intelligence étonnantes.

Site web

Le photographe

La photographie nous permet d’exprimer l’intensité des émotions éprouvées au contact de la nature. Nous aimons transmettre à travers nos images le monde fascinant, fragile et féroce, puissant et mystique, sublime à nos yeux, de la vie sauvage.

Nous militons pour la conservation des espèces et la sauvegarde de la biodiversité, soutenons des ONG qui militent sur le terrain. Nous avons collaboré et signé la charte de l’IFAW.

A travers nos images et nos textes, nous sensibilisons le public à la fragilité des écosystèmes et à l’imminence de la disparition de nombreuses espèces.
La sortie de notre livre récit d’aventures « Le Chant de la Savane » en 2022 en est une illustration, de même que notre conférence sur l’Ouganda ou encore notre nouveau livre photo en Noir & Blanc « Geladas », consacré à cette espèce menacée.

Site web


Publié

par