L’exposition
Une planète en cheffe d’orchestre magistrale. Battant la mesure d’une partition originellement parfaite, minutieusement réglée. Où chaque espèce vivante s’apparente à une note si poétique et si singulière. Mais si fragile. Où toutes s’avèrent être mécaniquement liées les unes aux autres.
Une mélodie, celle de la nature, dont l’homme fait partie intégrante. En son cœur, les sens aiguisés et la sensibilité libérée, tout a un sens. Tout. Le vivant émerveille. Pousse à l’humilité et force l’admiration. Irrémédiablement. Libres & sauvages, telles sont de nombreuses vies partout autour de nous. Si essentielles dans ce cycle de la vie. Un vivant dont Homo Sapiens dépend. Mais dont il s’éloigne.
Presque inexorablement. Derrière la singularité de chaque être vivant, des rencontres, des instants de vie. Uniques. Souvent recherchés, régulièrement attendus. Parfois rêvés. Toujours émouvants. Qui ne se reproduiront jamais.
Des histoires se racontant devant mes yeux. Celle de ces individus rencontrés, celle de leurs espèces, et par dessus tout celle de la vie. Partout et à toutes les saisons : la vie sauvage s’exprime. Elle tâche de conserver sa place. Si discrètement et parfois si difficilement. Projecteurs sur ces moments intensément émouvants au travers des clairières, forêts de montagnes et massifs d’altitude alpins. Dès l’aube, jusqu’au crépuscule. Entre ombres et lumières.
Le photographe
Né le 21 Mars 1985 à Annecy, j’ai été un enfant passionné. Le jeune homme l’a été également. Et l’homme l’est toujours autant. Si ce n’est davantage. Avec mes deux grandes sœurs, j’ai très tôt été sensibilisé à la beauté de la nature qui nous entoure. Sensible donc à sa beauté, mais aussi à sa fragilité, et éduqué à son respect. J’ai très vite intégré le fait que l’espèce humaine faisait partie d’un tout.
Une planète maitresse de tous les spectacles, capable de toutes les merveilles. Si forte pour nous surprendre, nous cultiver, nous enseigner humilité, admiration et émerveillement. Une planète dont on dépend. Elle, et toutes les autres formes de vie qu’elle abrite. Dont l’homme s’est presque inlassablement éloigné. Une immense interdépendance systémique essentielle à notre présence.
Goûtant dès mon plus jeune âge à la photographie argentique où chaque cliché finissait entre nos mains, il naissait alors un véritable joyau d’un moment vécu. Puis le numérique est arrivé, mais mon rapport à la capture d’un souvenir photographique reste le même. Unique. Précieux. Inoubliable. Participant au suivi de certaines espèces sensibles des Alpes (Loups, Galliformes, Chouettes de
montagne), j’octroie une très grande partie de mon temps à la nature sauvage, aux espèces fascinantes autour de nous, cherchant si timidement leur place. Des vies que l’on a tendance à ne plus voir et ne pas connaître. Pourtant si essentielles dans la chaîne du vivant. Chercher, observer, écouter, sentir et comprendre les mécanismes. Espérer, et surtout attendre. Parfois longtemps.
Pour que les rencontres aient lieu. Mais le sauvage coupe toute notion de temps. Voilà son premier cadeau.
Parfois, une rencontre, loin de toute agitation humaine. De l’aube au crépuscule, le jour et la nuit, dans une clairière, une forêt de montagne, une arête enneigée, dans un massif des jours durant. Une fuite assumée vers des refuges apaisants où l’homme que je suis retrouve sa place : animale. Redécouvrant et développant ses sens. Pour tisser un lien subtile avec les vies sauvages dont je croise le regard. Quelques fois, un souvenir photographique d’une émouvante rencontre en émane, la rendant inoubliable et poignante.
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